Une Kát'a Kabanová lyonnaise décevante

 Kát'a Kabanová à l’Opéra de Lyon, mai 2023

« A Lyon, Kát'a Kabanová en reste au fait divers » tel est le titre du court commentaire de Didier Van Moere sur la page internet de la revue Diapason, article consulté le 5 mai 2023. Après avoir assisté à la représentation du 2 mai, je signerais le même billet presque dans son intégralité. Echec global pour la mise en scène et par contrecoup réception plus que mitigée du jeu scénique des acteurs-chanteurs. Heureusement que la musique est là et que le chant rattrape quand même un peu mon dépit. Du côté des rares réussites, belle prestation de Corinne Winters dans le rôle titre et surtout le couple Kudrijaš - Varvara offre une possibilité d’avenir positif et d’amour frais grâce aux deux interprètes, bien dans leur rôle. Dans la mise en scène de Barbara Wysocka, on trouve au moins ces scènes Kudrijaš - Varvara évidentes, probablement les seules à sauver de la grisaille et du malentendu de pratiquement tout le reste de l'opéra. 

Pour l’ensemble de l’opéra, une représentation à oublier. Dommage pour Janáček…

Heureusement, ce 2 mai, dans l’Auditorium de l’Opéra de Lyon, la musicologue Aurore Flamion assura une présentation de Kát'a Kabanová de belle tenue. Elle détacha plusieurs extraits musicaux qu’elle interpréta au violon, avec notamment les belles chansons que Kudrijaš et Varvara échangent au cours de l’acte II. Ce jeune couple dynamique épris de liberté, véritable double positif des couples successifs de Kát’a - Tichon et Kát’a - Boris. Cette belle conférence combla en partie la déception de la représentation opératique qui suivit.

Kát'a Kabanová, partition (réduction pour piano)
réalisation de Břetislav Bakala

En janvier 2015, Laurent Joyeux, à l’Opéra de Dijon, avait donné une bien meilleure interprétation de cette pièce lyrique. Et en mai 2005 à Lyon, lors de la création de Kát'a Kabanová  dans la capitale des Gaules, la mise en scène plutôt simple, mais en accord avec le sens du texte, collait bien à l’intrigue tandis que l’orchestre dirigé par Lothar Kœnigs de  souple manière offrait un bel écrin aux chanteurs, Kathryn Harries en belle-mère autoritaire et Eva Jenis en Katia prisonnière de l’ordre moral et tous les autres partenaires.

Espérons une réussite de l’équipe artistique dans une future production lyonnaise de Kát'a Kabanová.

Joseph Colomb - mai 2023

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