Romance op. 11 de Dvořák : première édition de la partition originale
Les éditions Bärenreiter Praha ont récemment publié pour la première fois la Romance op. 11 d'Antonín Dvořák avec son accompagnement de piano original. Toutes les éditions précédentes utilisaient des accompagnements dus à des tiers, et parsemés de défauts, comme on le lira ci-dessous. Le Dr David Beveridge nous a aimablement transmis le texte qu'il a rédigé pour la préface de cette édition, comme d'habitude d'une très grande exactitude musicologique et mettant en question certains faits que l'on pensait établis. En voici une traduction originale réalisée pour MusicaBohemica.
*
**
Préface à l'édition de la Romance de Dvořák avec son accompagnement de piano original
Avec sa Romance en fa mineur pour violon soliste et orchestre (B 39), Antonín Dvořák (8 septembre 1841 - 1er mai 1904) créa l’une de ses plus attachantes compositions en un mouvement. Mais cette page présente quelques traits inattendus et ses origines sont nimbées de mystère. Aucune de ses deux sources manuscrites n’indique de date (1). La plus ancienne preuve de l’existence de l’œuvre est donnée par des articles de presse qui parlent de sa toute première exécution, selon toute vraisemblance, le 8 décembre 1877, sans guère apporter davantage de précisions sur le sujet. Mais cette Romance possède un lien étroit avec une autre pièce dont la date de composition, elle, est connue : le Quatuor à cordes en fa mineur (B 37), qui partage avec la Romance le thème principal du deuxième mouvement ainsi que quelques développements musicaux, est achevé le 4 octobre 1873. Ce quatuor ne fut jamais édité ni même, pour ce que nous en savons, joué en public du vivant de Dvořák. Le thème de son deuxième mouvement est très séduisant : une mélodie lyrique et dans l’esprit populaire un peu à la manière d’une Sicilienne ou, comme l’a suggéré Hartmut Schick (2), une Barcarolle, avec un accompagnement arpégé joué pizzicato. Il est généralement admis que Dvořák voulut sauver ce thème en l’utilisant dans une œuvre originale. (3)
De ce deuxième mouvement de quatuor (4), Dvořák ne recopia quasiment à l’identique que les huit premières mesures, avant de suivre le développement du thème jusqu’à la mesure 34 du quatuor, avec quelques différences cependant. Il utilisa ce matériel thématique en traitant de manières variées la même mélodie (avec, en particulier, une nouvelle exposition du thème en canon de 23 mesures avec l’ajout de contre-chants, avant que le violon solo ne revienne avec la citation du quatuor). L’on note surtout deux thèmes entièrement nouveaux (à partir des mesures 58 et 79), qui rapprochent l’architecture du morceau d’une forme sonate. Une forme sonate dans la lignée de ce que Dvořák avait l’habitude d’écrire en 1873, caractérisée par l’instabilité tonale de la 2e partie de l’exposition, sans pour autant rien revêtir ici d’incongru ou d’incohérent. Les nouveaux thèmes, tout comme les nouveaux traitements du thème du quatuor, ne sont pas du tout dans l’esprit de la musique populaire. Ils tissent de délicates toiles contrapuntiques et, dans les deuxièmes parties de l’exposition et de la réexposition, s’approchent d’un style inspiré en partie par Wagner, comme pour beaucoup d’œuvres de Dvořák de la période 1868-73.
En 1944, Otakar Šourek écrivit que Dvořák créa la Romance peu de temps avant son exécution en décembre 1877, mais sans donner de sources pour cette affirmation. (5) Jarmil Burghauser tenta en 1962 de justifier cette même conclusion, sans plus convaincre. (6) Les deux auteurs, dans leurs commentaires plus tardifs sur cette œuvre, revinrent à une position qu’ils avaient prise plus tôt, en indiquant simplement que la date de composition s’inscrivait dans un intervalle de quatre années, entre l’achèvement du Quatuor en fa mineur en octobre 1873 et l’interprétation de la Romance en décembre 1877. (7) Aucun commentateur semble n’avoir remarqué que trois esquisses biographiques sur Dvořák, écrites du vivant du compositeur, donnent une année de composition pour la Romance, et dans les trois cas, cette année est 1873. La première d’entre elles, et qui possède le plus d’autorité, fut notée pendant l’été 1879 par l’ami de Dvořák Josef Srb-Debrnov, d'après ses propres dires directement selon la parole même du compositeur. La biographie n’a jamais été publiée, (8) mais les deux autres, par František Martínek et Eduard Moučka, furent imprimées la même année 1885. (9) En outre, le numéro d’opus 11 que Dvořák donna à la pièce est aussi porteur de sens. (10) Les numéros d’opus, on le sait, sont peu fiables pour établir la chronologie des œuvres de Dvořák, mais dans un cas douteux comme celui-ci ils peuvent apporter de l’aide. Il apparaît ainsi que nous possédons une série ininterrompue de numéros d’opus de 9 à 14 dont les manuscrits autographes, sauf dans le cas de la Romance, donnent des dates de composition allant de la mi-1873 à la fin de 1874, presque toujours dans le respect de l’ordre chronologique indiqué par les numéros d’opus, et sans jamais accuser de différence importante. (11)
Il est tentant de penser que Dvořák écrivit sa Romance pour sa fiancée à l’occasion de leurs noces le 17 novembre 1873. A ceux qui seraient enclins à penser que cette pièce sonne de prime abord de façon mélancolique, et peut-être même bien tristement pour un cadeau de mariage, nous rappellerions la mort du père de la fiancée, survenue plus tôt cette même année, ainsi que la situation très précaire du couple au moment du mariage : Dvořák n’avait aucun engagement professionnel régulier à notre connaissance, le projet de création scénique de son opéra Le Roi et le Charbonnier (B 21), qui représentait alors son seul espoir de faire connaître ses œuvres, venait juste d’échouer, et Anna attendait déjà un enfant (né le 4 avril 1874) - une autre bouche à nourrir. D’un autre côté tout nous pousse à penser que les jeunes mariés s’aimaient sincèrement, et nous savons que Dvořák était résolument optimiste. Tout ceci, nous pouvons aussi l’entendre dans la musique : quelques-unes des modulations wagnériennes vers des clefs majeures inattendues ravissent l’oreille et, dans le dernier quart du morceau, nous nous trouvons nimbés dans un fa majeur bienfaisant où, en dépit de l’ombre portée çà et là par quelques “nuages” harmoniques, prévaut un sentiment de profonde béatitude.
Après avoir laissé libre cours à cet élan émotionnel dans l’examen de cette œuvre, nous sommes quelque peu refroidis de lire le verdict à la fois flatteur et académiquement sec porté par le journal tchèque Pokrok (Progrès), dans la plus longue des critiques parues après la première exécution 9 décembre 1877 :
Avec cette pièce le compositeur n’affirme rien qui ne sorte de l’ordinaire, mais nous devons reconnaître la tenue sérieuse de cette œuvre, qui n’est pas écrite pour une brillante exhibition ou avec une ornementation légère de la partie soliste. Il s’agit plutôt d’une pièce de nature symphonique, dans laquelle des idées saines sont développées en un tout harmonieux et organisé avec clarté.Il est instructif de comparer cette critique avec celle d’une autre pièce donnée au même concert : Vyšehrad, poème symphonique tiré du cycle de Smetana Má vlast (Ma patrie), ensemble d’œuvres qui “ne peut manquer d’impressionner profondément tout cœur tchèque ardent”, si bien que le poème symphonique donné en concert fut bissé à la demande du public. (12) Ce que le public de l’époque attendait - et pas uniquement en Bohême - d’un compositeur tchèque était qu’il composât une musique identifiable comme tchèque, ou à défaut slave ; or la Sicilienne et les interludes wagnériens de cette Romance répondaient difficilement à cette attente. Aujourd'hui seulement sommes-nous peut-être en mesure de pleinement apprécier ses beautés et sa fusion parfaite d’éléments non slaves et à première vue disparates.
Pour ce que nous en savons, Dvořák ne fit aucune tentative pour publier sa Romance, jusqu’au 8 janvier 1879, quand l’éditeur berlinois Fritz Simrock lui suggéra par courrier de composer une telle pièce (pour se préparer à l’écriture d’un concerto pour violon) : “une pièce plus courte pour violon et orchestre, une Romance ou n’importe quel bon titre, Fantaisie, etc. etc.” (13) Le 6 avril Dvořák céda à Simrock les droits de neuf œuvres, y compris la Romance. (14) Le 1er novembre 1879, la partition fut officiellement annoncée comme étant en vente dans différentes déclinaisons : une version orchestrale, des parties d’orchestre, et une réduction pour piano. (15) La publication de Simrock de la version avec piano ne donne pas l’indication que cet accompagnement (dont le manuscrit a disparu) puisse avoir été réalisé par quelqu’un d’autre que Dvořák, à partir de la partition orchestrale. Mais après la mort du compositeur, son ami Josef Zubatý envoya à Otakar Šourek une liste (pas entièrement digne de confiance cependant) d’œuvres dont il avait, selon ses dires, réalisé lui-même la réduction pour piano. La Romance apparaît dans cette liste. (16)
Une part de mystère subsiste donc autour de l’existence d’une version de la Romance pour violon et piano réalisée par Dvořák lui-même, à l’évidence avant l’édition de cette œuvre, intitulée “Romance pour violon avec accompagnement par un petit orchestre composée et arrangée pour piano par Ant. Dvořák”. (17) Si la partie de violon de cette version est, pour l’essentiel, identique à la réduction imprimée violon et piano, elle présente en revanche de grandes différences en ce qui concerne l’accompagnement. A l’instar de la partition autographe de la version orchestrale, elle ne mentionne aucune date mais, pour la préparation de la présente édition, Jonáš Hájek remarqua qu’elle ne comporte pas les multiples petites corrections apportées à l’autographe de la version orchestrale qui apparaissent dans les deux éditions de Simrock de 1879 (avec accompagnement d’orchestre ou de piano). (18) Les informations nous manquent pour déterminer la raison qui poussa Simrock à éditer une version assez différente, probablement due à Zubatý, plutôt que la propre réduction pour piano de Dvořák réalisée à partir de son accompagnement orchestral. Peut-être Dvořák l’avait-il mal présentée, ou encore l’avait-il prêtée à quelqu’un qui avait omis de la lui rendre : un “coupable” idéal serait le violoniste Karel Halíř, en possession de la Romance si l’on en croit une lettre qu’adressa le 23 mars 1879 Dvořák à Simrock. (19)
Il est peu vraisemblable que la réduction pour piano de Dvořák ait été jugée imparfaite et qu’on lui ait préféré la réduction publiée par Simrock. La réduction de Dvořák est très habile à restituer les traits essentiels de la partition pour orchestre, sans être pour autant très difficile pour le pianiste. La partie de piano dans l’édition de Simrock omet en revanche des éléments importants de l’accompagnement orchestral. C’est le cas notamment sur le temps fort de la mesure 16, un la bémol de la première clarinette et des premiers violons, laissant une rumeur de cinquième augmentée de sol mineur par-dessus les basses en do ; aux mesures 97 et 98, la pulsation syncopée du choral de cors et d’altos qui prépare avec l’intensité requise le fortissimo de la mesure 101 ; et, aux mesures 191-195, le motif continu de 8 notes de toutes les cordes aiguës de l’orchestre, accentuant leur accompagnement du violon soliste alors qu’il culmine une ultime fois dans le thème principal. En outre, dans beaucoup d’endroits, les notes basses ne sont pas données au même octave que dans la partition orchestrale. Elles sont le plus souvent plus élevées, jusqu’à être notées par endroits deux octaves plus haut que le jeu des contrebasses, en retirant ainsi de la profondeur à la texture sonore ; une conséquence est que, à la mesure 171, la ligne de basses (jouant alors la ligne mélodique) doit redescendre d’une quinte avant de continuer (à cause de sa hauteur trop importante) tandis que la mélodie (recopiée ici d’occurrences précédentes) appelle au contraire un saut d’une quarte.
Si, en 1879, Dvořák ne fut pas capable de garder à portée de mains sa propre réduction pour piano, il devait cependant finir par la retrouver - ou la récupérer - et lui octroya une sorte de “validation” en la dédicaçant à František Ondříček (1857–1922), alors l’un des violonistes les plus renommés en Europe et en Amérique du Nord. Ondříček la joua dès le 4 octobre 1882 et continua toute sa vie, toujours en utilisant cet accompagnement de piano, jusqu’à la dernière année de son existence. Les chercheurs ont noté pas moins de vingt-six exécutions de la Romance par cet artiste, et ce chiffre est certainement en dessous de la réalité. (20) L’on a rapporté que Dvořák envoya l’autographe à Ondříček à Vienne avant la prestation de ce dernier dans cette ville le 5 janvier 1883 avec Karel Kovařovic au piano. (21)
Si nous sommes légitimement déçus par le choix de Simrock pour l’édition de cette Romance, avec un accompagnement de piano si différent de celui écrit par le compositeur, nous sommes encore plus confondus par un autre mystère : pourquoi, en 1955, le comité éditorial de l’édition critique complète des œuvres de Dvořák, pour la publication de la Romance, (22) ayant à sa disposition à la fois l’édition de Simrock et la propre version autographe de Dvořák, ne retint ni l’une ni l’autre, mais une version encore différente de l’accompagnement au piano, signée Karel Šolc ? L’édition ne donne pas d’explication franche pour cette décision, et les raisons invoquées sont incompréhensibles. L’accompagnement de Šolc ne corrige qu’à moitié les défauts de l’édition de Simrock décrits plus haut : par exemple aux mesures 97-98 les pulsations syncopées des cordes n’apparaissent que dans la deuxième moitié des mesures (tandis que la partition pour orchestre et la propre partie de piano de Dvořák les présentent dans l'intégralité des mesures). L’accompagnement dû à Dvořák est presque toujours supérieur à celui de Šolc, mis à part le fait qu’il fut apparemment écrit dans une certaine urgence, avec par exemple quelques accidents et plusieurs marques d'articulations manquantes.
La présente édition de la Romance de Dvořák pour violon et piano, fondée sur son autographe après ajout des corrections nécessaires, est donc la toute première avec la partie de piano originale, telle que réalisée par le compositeur. En dépit des imperfections des éditions précédentes, cette pièce jouit d’une popularité justifiée dans la littérature musicale pour violon et piano. Ainsi, le site antonin-dvorak.cz présente une liste ne comportant pas moins de neuf enregistrements commerciaux de la Romance pour violon et piano réalisés entre 1979 et 2008 – mais aucun d’entre eux, pour ce que j'ai pu en juger, n’utilise l’accompagnement voulu par le compositeur. Il est grand temps de donner sa chance à la partie de piano originale écrite par Dvořák.
David R. Beveridge Všenory, mai 2015
(traduction Alain Chotil-Fani)
N'ayant pas trouvé d'enregistrement en ligne utilisant la nouvelle édition de Bärenreiter, je propose d'écouter ici la célèbre version pour violon et orchestre avec Josef Suk en soliste et Karel Ančerl au pupitre de la Philharmonie Tchèque (Supraphon, 1960)
Notes
(toutes les notes sont de l'auteur)(1) Voir Critical Report, p. 14, Sources AFS and APR.
(2) Studien zu Dvořáks Streichquartetten, Laaber-Verlag, Laaber 1990, p. 129.
(3) Aucun commentateur n’a évoqué la possibilité que la Romance fût écrite avant le quatuor, hypothèse que nous ne pouvons pas écarter absolument - bien qu’il soit difficile d’imaginer Dvořák réutilisant le matériel d’une pièce aussi bien construite que la Romance, si elle existait, comme fondements d’un mouvement relativement maladroit comme l’est celui du quatuor.
(4) Selon ce que nous pouvons en juger avec la seule source que nous possédons pour le Quatuor en fa mineur, c’est-à-dire une édition de 1929 qui est “vervollständigt” (c’est à dire complétée, ou peut-être simplement améliorée avec des précisions sur les articulations manquantes) par Günther Raphael – l’autographe ayant disparu en 1951. Voir l’édition critique de Jarmil Burghauser et Antonín Čubr (Editio Supraphon, Prague 1980), p. [63] et les réimpressions modifiées de celle-ci avec les commentaires de Hartmut Schick (Bärenreiter Praha, Prague 2013).
(5) Otakar Šourek, Dvořákovy skladby orchestrální: Charakteristika a rozbory (Œuvres Orchestrales de Dvořák : Caractérisation et Analyses), Hudební matice Umělecké besedy, Prague 1944, p. 146.
(6) Préface à l’édition critique de la version orchestrale par Jarmil Burghauser et Antonín Čubr, Státní hudební vydavatelství, Prague 1962, p. VI.
(7) Pour Šourek, voir ses trois éditions du premier volume de sa Život a dílo Antonína Dvořáka (La Vie et l’œuvre d’Antonín Dvořák, Prague 1916, 1922, 1954) et sa préface à son édition de la Romance pour violon et piano publiée à Prague en 1955 par Státní nakladatelství krásné literatury, hudby a umění, p. V. Pour Burghauser, voir les deux éditions de son Antonín Dvořák: Thematic Catalogue, Bibliography, Survey of Life and Work (Prague 1960 and 1996).
(8) Je ne la connais que par une transcription dans Appendix I du mémoire inédit de Miroslav K. Černý Dvořákova cesta k realismu – Příspěvek k historické a estetické problematice rané fáze Dvořákovy tvorby (Dvořák’s Path to Realism: A Contribution to the Historical and Aesthetic Issues of the Early Phase of Dvořák’s Oeuvre), Charles University, ca. 1959. Černý donne l’emplacement du dépôt du manuscrit comme “Literární archiv Nár. musea v Praze – S 48.” Je n’ai pas pu le trouver.
(9) František Martínek, “Svatební košile” […] od Antonína Dvořáka. Rozbor skladby s krátkým životopisem skladatelovým (“La Fiancée du Spectre” […] d’Antonín Dvořák: Analyse de l’œuvre avec une Rapide Biographie du Compositeur), Pěvecký-hudební spolek Žerotín, Olomouc 1885, p. 4. Eduard Moučka, “Anton Dvořák,” Deutsche Kunst- & Musik-Zeitung (Vienna), XII/41 (17 novembre 1885), pp. [507]–8, icip. 508, col. [1].
(10) Selon sa nouvelle numérotation qu’il adopta vers janvier 1875, suite à l’exclusion de son “canon” de beaucoup d’œuvres de jeunesse qu’il estimait faibles. Nous ne savons pas si la Romance était numérotée selon l’ancien système. Dans le cas du Quatuor en fa mineur, par exemple, finalement numéroté comme 9, nous savons que l’opus original était le numéro 23, d’après l’unique source d’un article de presse de 1873. Pour la Romance, il n’existe pas de telle source datant de cette époque.
(11) Les seules œuvres de cette série qui ne respectent pas l’ordre chronologique sont le Quatuor en fa mineur, op. 9, achevé le 4 octobre 1873, et la Troisième Symphonie, op. 10, terminée trois mois plus tôt le 4 juillet.
(12) Pokrok 1877, No. 346 (15 décembre 1877), p. 5, col. [2].
(13) Antonín Dvořák: Correspondence and Documents (ci-dessous noté ADCD), 10 vols., ed. Milan Kuna et al., Editio Supraphon / Editio Bärenreiter Praha, Prague 1987–2004, ici Vol. 5 (1996), p. 129.
(14) ADCD (op. cit., note 13), Vol. 9 (2004), p. 382.
(15) Musikalisch-literarischer Monatsbericht über neue Musikalien, musikalische Schriften und Abbildungen für das Jahr 1879 (Recueil mensuel musical et littéraire sur les nouveautés éditoriales musicales, les écrits sur la musique, et Illustrations de l’année 1879), Verlag von Friedrich Hofmeister, Leipzig, No. 11 (novembre 1879), pp. 320, 323. Je remercie Jan Kachlík pour avoir attiré mon attention sur cette revue périodique.
(16) Voir Burghauser 1996 (op. cit., note 7), pp. 380–1.
(17) Texte original en tchèque dans Critical Report, p. 14, Source APR.
(18) Otakar Šourek dans sa préface à l’édition de 1955 de cette œuvre (op. cit., note 7), pp. V–VI, tenta d’argumenter que Dvořák écrivit cet autographe avec accompagnement de piano non seulement avant les révisions de la partie orchestrale, mais avant même d’écrire la partition. Je partage entièrement l’avis de Jan Kachlík, qui trouve cet argument dénué de valeur. Voir Jan Kachlík, “Opomíjený Dvořákův autograf: K ediční problematice Romance op. 11” (Un Autographe Négligé de Dvořák : Sur les Éditions de la Romance, Op. 11), Hudební věda (Musicology) XXXIX (2002), No. 4, pp. 361–7, ici p. 364.
(19) ADCD (op. cit., note 13), Vol. 1 (1987), p. 167. D’autres correspondances pertinentes (ou peut-être pertinentes) dans ADCD: Vol. 1 (1987), pp. 152, 155, 156, 162, 169; Vol. 4 (1995), p. 277; Vol. 5 (1996), pp. 134, 148, 149, 151, 155, 160, 167, 170; Vol. 9 (2004), p. 382.
(20) Selon le recensement dans Burghauser 1996 (op. cit., note 7), pp. 594–746 passim, combiné avec des information données par Bohuslav Šich, František Ondříček, český houslista (František Ondříček, Violoniste Tchèque), Editio Supraphon, Prague 1970, pp. 53–289 passim. La Romance fut aussi jouée à plusieurs reprises par Karel Ondříček, le demi-frère de František Ondříček.
(21) Šich (op. cit., note 20), p. 56. Šich ne cite pas de source, mais l’information provient peut-être de František Ondříček en personne ; alors qu’il avait autour de 30 ans, Šich avait étudié le violon avec lui, de 1920 à 1922.
Šich pensait que Dvořák avait dédié la Romance à Ondříček ; voir dans son livre la p. 346. En réalité, il est plus vraisemblable que la dédicace ne concernait que la version (ou peut-être seulement le manuscrit) en question.
Selon une autre source, Dvořák écrivit la version avec accompagnement au piano avec cet autographe, spécialement pour František Ondříček, en guide de marque de gratitude pour son interprétation du Concerto pour violon. Voir Burghauser et Čubr 1962 (op. cit., note 6), p. [26], citant Šolc qui dit l’avoir entendu directement d’Ondříček ; Karel Šolc avait été l’accompagnateur d’Ondříček – mais pas, à notre connaissance, pour la Romance de Dvořák. Le point noir de cette histoire et que, comme nous l’avons vu, Dvořák écrivit à l’évidence ce manuscrit avant la publication de la Romance, i.e. longtemps avant la première audition du Concerto pour violon, donnée par Ondříček le 14 octobre 1883.
Nous pouvons sans doute mettre complètement en cause une autre histoire, rapportée par František Petrovický dans le journal Nedělní list (Nouvelles du Lundi, Prague) XVIII/105 (16 avril 1944), p. 5, selon laquelle Dvořák présenta en personne le manuscrit de la Romance à František Ondříček avec la dédicace, alors que le violoniste étudiait à Paris (1877–9) ; Dvořák n’est jamais allé à Paris, et s’il avait donné si tôt le manuscrit à Ondříček, ce serait très surprenant qu’il ne reste aucune trace d’une exécution par ce violoniste avant 1882.
(22) Op. cit, note 7.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire